Dégagez moi le passage vous êtes dessus

Un type énorme aux grosses lèvres immenses

Prend la moitié de la place de ma tête

Il se met à l’aise sur le côté,

Il peut pas croiser les jambes

Ses cuisses prennent trop de place,

Et il m’annonce, comme

Ça

Qu’il y a trop de gens sur terre

« Mais c’est toi tout seul qui prend tant de place »

Il ne me répond pas

Il est juste venu me dire ça,

Mais il ne faut pas que je l’associe à ce qu’il vient de me dire,

Même s’il n’est venu que pour me dire ça.

Après, il disparaît, de toute façon.

 

Les personnes en général

Sont devenues de la perte de temps et d’espace pour les autres personnes

Les enfants par exemple, sont des quilles qui bouchent le passage

Bruyantes

Les adultes

Vous arrêtent, vous bloquent le passage

Vous envahissent

Vous piègent

Vous aspirent quelque part

Vous montrent sans arrêt quelque chose du doigt

Commentent tout ce qui passe à portée de leur bouche, de leurs mains

Pour que vous vous perdiez en plus Un petit peu plus

Il faut passer son chemin

Passer son chemin

Dégagez moi le passage

Je veux passer

Je suis obligé de faire des détours tellement vous êtes nombreux

Mais poussez vous, je vais tout droit,

J’ai rendez vous

Trente ans que vous êtes sur mon passage