Derrière les paravents et les rideaux de peau,
Les étrangetés de formes sculptées par les marées
Montantes et descendantes
De chaque instant, où tous les autres instants, tous ceux qui ont eu lieu,
D’ailleurs,
Se retrouvent,
Côte à côte
Flanc à flanc,
Comme les autos tampons joyeusement électriques
Clignotant
Au cœur du noyau de la nuit
Poussant les cris silencieux
Qui poussent leurs mécaniques.
Derrière les paravents et les rideaux de peau,
Ces formes
Restent là,
tout contre, cognant juste à côté
Les bactéries
Uniques
En genres superposés
Habitent chaque précipice
Et chaque cavité
Et se passant difficilement les unes des autres,
S’organisent des banquets,
Se rangent
Ou se rassemblent
S’arrangent pour se pousser
S’arrangent de toute façon
Quel que soit le temps qu’il fait dedans
Anémones lumineuses
Tentacules aux aguets
Chacun de leurs mouvements laissent une traînée
Dorée,
Chaque traînée laisse une poudre,
Dans chaque grain de poudre
Il y a
La façon de parler
Et la manière de taire
Ce que j’allais te dire
Et que j’ai oublié,
Cette façon là,
Je la sens ruisselante
Quelque part derrière
Les paravents, les rideaux de peau,
Cognant contre mes os.
Ça y est je me rappelle :
N’oublie pas que l’eau boue,
Et qu’il faudrait éteindre le feu,
Juste en dessous.